«Père saint, Dieu juste des bons esprits, toi qui jamais ne te trompas, ni ne mentis, ni n'erras, ni ne doutas, de peur que nous ne prenions la mort dans le monde du Dieu étranger - puisque nous ne sommes pas de ce monde et que le monde n'est pas de nous -, donne-nous à connaître ce que tu connais et à aimer ce que tu aimes.

Pharisiens séducteurs, vous vous tenez à la porte du royaume et vous empêchez d'entrer ceux qui voudraient y entrer, alors que vous autres, vous ne le voulez pas ; c'est pourquoi je prie le Père saint des bons esprits qui a pouvoir de sauver les âmes, et, par le mérite des bons esprits, fait grener et fleurir ; et à cause des bons, donne la vie aux méchants - et il le fera aussi longtemps qu'il y aura des bons en ce monde, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun de mes "petits", ceux qui sont des sept royaumes et sont descendus du Paradis autrefois, quand Lucifer les en a tirés sous le prétexte que Dieu les trompait en ne leur ayant permis que le bien ; de sorte que le diable était très faux, car il leur donnerait des femmes qu'ils aimeraient beaucoup, qu'il leur donnerait le commandement des uns sur les autres, et qu'il y en aurait qui seraient rois, comtes ou empereurs, et qu'avec un oiseau ils pourraient en prendre un autre, et avec une bête, une autre bête.

Tous ceux qui lui seraient soumis descendraient en bas et auraient le pouvoir d'y faire le mal et le bien, comme Dieu en haut ; et il leur valait beaucoup mieux (disait le diable) être en bas, où ils pourraient faire le mal et le bien qu'en haut où Dieu ne leur permettrait que le Bien.

Et alors ils tombèrent sur un ciel de verre et autant s'y élevèrent, autant tombèrent et périrent ; et l'Envoyé de Dieu descendit sur terre pour révéler leur vrai nature aux hommes.»

Extrait du Registre d'Inquisition de Jacques Fournier
Tome II, page 461-462

Dans le monde il y a deux Églises :

l’une fuit et pardonne, l’autre possède et écorche. (Pèire Autié)

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